Quels sont les effets du réchauffement climatique ?

Les scientifiques estiment que le réchauffement climatique provoquera une augmentation d’au moins +3°C des températures mondiales d’ici 2100. À titre de comparaison, +5°C sur 15 000 ans, c’est ce qui nous sépare aujourd’hui de l’ère glaciaire, quand nous chassions les mammouths…

Quels sont les effets du réchauffement climatique ?
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Mis à part pour Donald Trump et ses supporters, le réchauffement climatique est aujourd’hui un fait établi, que très peu de personnes se risquent encore à remettre en question.
 
Et si certains et certaines doutent encore de l'impact des activités humaines et des gaz à effet de serre sur le réchauffement mondial constaté depuis déjà un siècle, la quasi-totalité des scientifiques et des études estiment désormais que nous nous dirigeons vers un scénario de hausse des températures mondiales d'au moins +3 °C. Certains modèles du GIEC évoquent même des scénarios à +7°C à la fin du siècle.
 
Super, on va pouvoir aller à la plage en décembre, dommage pour les glaciers mais on fera de la neige artificielle comme au ski !
 
Sauf que non, le réchauffement climatique, c'est pas aussi simple !
 

Les gaz à effet de serre provoquent le réchauffement climatique

Des gaz pas vraiment d'origine humaine

Ces gaz ne sont pas vraiment d'origine humaine, ils sont là depuis des millions d'années mais sont enfouis sous la terre ou emprisonnés dans les végétaux et les glaces. En revanche, l'humanité est responsable de leur nouvelle libération dans l'atmosphère.
 
Pour soutenir leur croissance économique, les hommes et femmes ont commencé après la révolution industrielle à extraire et brûler des combustibles qu'on appelle fossiles : le charbon, le pétrole, le méthane, ou d'autres gaz. À l'origine il s'agissait de plantes (souvent des immenses forêts de fougères) ou d'animaux morts (des dinosaures ou autres animaux marins les précédant) dont les corps se sont lentement décomposés sous terre sous l'action de la chaleur du noyau terrestre et de la pression.
 
On peut presque dire que votre voiture roule au dinosaure !
 

L'effet de serre c'est quoi ?

Plus la concentration dans l'atmosphère de ces gaz est grande (on la mesure en ppm pour partie par million), moins les rayons du soleil qui frappent la Terre tous les jours pourront s'en échapper. Ils empêchent donc la chaleur de quitter notre atmosphère et provoquent cet effet de serre.
 

Mais alors pourquoi on les utilise autant ?

Ils sont une source d'énergie formidable, la preuve ? Brûler 1 seul kg de pétrole émet autant d'énergie que le travail d'un·e humain·e pendant 60 heures... C'est pour ça qu'on a autant de mal à s'en passer. Et ils sont présents en abondance sur la Terre. Si les sables bitumineux du Canada deviennent difficiles à extraire aujourd’hui, au début du siècle précédent, il suffisait de se baisser pour trouver du pétrole en Californie ou en Pennsylvanie.
 

Comprendre les effets du réchauffement climatique

Maintenant que nous avons compris ce qui provoque le réchauffement climatique, essayons de comprendre ses conséquences.
 

Ce qui nous sépare de l’âge de glace

+3 °C c’est la différence des températures annuelles moyennes entre Paris et Marseille, qui est pour l'instant loin d’être un désert sans eau, et reste vivable malgré quelques épisodes de sécheresse et de fortes chaleurs en été. Alors, pas si dramatique que ça le changement climatique ?
 
Sauf que dans ce cas-là on parle de météo et pas de climat. Et les deux sont bien différents : si la Terre se réchauffait de 3 °C, le thermomètre en région parisienne irait bien au-delà de ce niveau.
 
En fait, +3 °C c'est une moyenne mondiale, les variations régionales seront bien plus élevées que ça.
 
Pour mieux se représenter les conséquences d’un tel réchauffement, ayons en tête que ce qui nous sépare de la précédente période glaciaire, c'est seulement 5 °C.
 
À cette époque, l’Europe du Nord était recouverte d’un énorme glacier et les mammouths étaient une espèce animale commune sur notre continent. La Manche n'existait pas non plus et on pouvait rejoindre l'Angleterre à pied. Une période sans Brexit.
 

Le réchauffement climatique est un engrenage

Quand on parle de réchauffement climatique, tout est compliqué. La planète Terre est un système complexe : un équilibre parfait entre les millions de choses et d’êtres qui la peuplent. Cet équilibre est très fragile. Ainsi, même la plus petite des variations peut avoir des conséquences finales dramatiques. C’est l’effet papillon.
 
Pour connaître les effets d’un changement sur le système Terre, il faut donc avoir une vision complète de l’engrenage qu’il déclenche, de toute la cascade d’évènements qu’il va générer. Et c'est très compliqué, même les meilleurs modèles des meilleurs scientifiques ont du mal à anticiper tous les effets sur le climat de variations climatiques pourtant infimes initialement.
 
Par exemple : une hausse de +3 °C des températures augmentera la température de l’eau des océans, qui entraînera un décalage thermique, qui générera des cyclones et ouragans, qui déverseront des pluies diluviennes dans certaines parties du globe, qui alors provoqueront l’extinction de plusieurs espèces végétales, qui à leur tour provoqueront l’extinction de plusieurs espèces animales de la chaîne alimentaire, entraînant elles aussi des extinctions en chaîne et des changements de comportements des autres espèces, qui présenteront alors une menace pour les quelques cultures humaines restantes non détruites par les ouragans, ce qui diminuera plus encore les rendements, entraînant une montée des prix, crise sociale, vagues de migrations, etc…
 

Ce que les modèles prévoient pour le futur

Très chaud mais aussi très froid

Le réchauffement climatique ne sera pas uniforme sur toute la planète : certaines régions connaîtront de fortes augmentations de températures (jusqu’à +10 °C, notamment aux pôles) tandis que d’autres régions, impactées par la modification du Gulf Stream (courant océanique), connaîtront des épisodes de froid de plus en plus intenses en hiver.
 
Les eaux froides libérées par la fonte des glaces modifieront ce courant marin et empêcheront les eaux chaudes venues du Sud de l’Atlantique de réchauffer les côtes européennes.
 
Par exemple, alors que la Russie montre un certain enthousiasme devant le réchauffement climatique qui augmentera le nombre de ses terres arables et fertiles, la Norvège de son côté risque de voir ses températures rapidement chuter en hiver avec la fin du Gulf Stream.
 
Sa disparition totale pourrait rendre plus fréquent des températures polaires en France, comme c’est déjà le cas certains hivers en Amérique du Nord, où les températures peuvent descendre jusqu’à -30°C à Chicago, pourtant à la même latitude que Rome.
 

Catastrophes naturelles

Les événements météorologiques extrêmes seront également plus nombreux. Les différences de températures entre la surface et l’altitude en Atlantique provoqueront de nombreux ouragans et cyclones dans les Caraïbes notamment. La hausse des températures provoquera aussi des sécheresses de plus en plus nombreuses facilitant de terribles incendies comme ceux en Australie et en Californie.
 

Disparitions de terres et migrations

La fonte des glaces, au Groenland et en Antarctique, et la dilatation de l’eau (due à son réchauffement) entraînent depuis plusieurs années une montée du niveau des océans qui atteindra plus de 3 mètres d’ici 2100, selon une étude réalisée par des chercheurs australiens et publiée dans la très respectée revue scientifique Nature.
 
Avec une élévation de 2 mètres du niveau des océans (conclusions d’un rapport du GIEC de 2019), de nombreuses régions très peuplées seraient menacées de disparition totale d’ici 2100, provoquant le déplacement forcé de 280 millions de personnes. Les villes menacées comprennent, aux États-Unis : New-York, Miami et La Nouvelle-Orléans, en Europe : Amsterdam (déjà sous le niveau de la mer) ainsi qu’une partie du sud de la France (la Camargue) connaitraient le même sort que Venise, en Asie : Mumbai, Bangkok, Shanghai et Ho Chi Minh Ville seraient en partie rayées de la carte.
 

Qu’en est-il des espèces animales ?

Au cours de l’histoire de notre planète, la faune et la flore ont subi 5 extinctions massives, durant lesquelles jusqu’à 70% des espèces animales vivantes se sont éteintes définitivement. La plus connue est celle qui a causé la disparition des dinosaures.
 
À cause des activités humaines et du réchauffement climatique qu’elles engendrent, la 6ᵉ extinction de masse de l’histoire de notre planète a commencé. Selon une étude de la WWF, 25% des espèces des zones protégées disparaîtront avec un réchauffement de +2,5 °C et 50% des espèces si le réchauffement est de +4,5 °C. Si de nombreuses espèces sont menacées, certaines, jugées invasives, profiteront d’un climat plus chaud pour proliférer, comme les méduses ou les moustiques.
 
Une étude parue en février 2019 dans la revue Biological Conservation fait déjà état de l’extinction des insectes dans le monde et prévoit, dans 10 ans, qu’un quart des insectes de notre planète aura disparu et, dans 100 ans, la totalité. Pour rappel, près de 70% de notre alimentation dépend directement de la pollinisation des insectes.
 

Et en France ?

La France ne serait pas épargnée par le réchauffement climatique. Outre une disparition sous les eaux d’une partie du sud de la France à horizon 2100 (régions de Camargue, Aquitaine…, etc.), des conséquences sévères seraient notables dès 2050 selon le cabinet de conseil en transition énergétique Carbone 4 : en été, les feux de forêts et la sécheresse se généraliseront jusque dans le Nord du pays, provoquant une baisse des rendements agricoles (jusqu’à -40% pour certaines variétés). Insectes et espèces invasives proliféreront, transmettant des maladies et entraînant une baisse encore accrue des rendements agricoles.
 
Dans le Sud de la France, l’été, les épisodes caniculaires exceptionnellement intenses se succéderont (celui de 2003 à fait 15 000 morts en France en 15 jours). Certaines lignes ferroviaires ne pourront plus fonctionner à cause de rails déformés, certains aéroports seront fermés, entre autres conséquences.
 
À Paris, les pics de chaleur durant l’été seront plus fréquents et plus sévères, les températures maximales pourraient atteindre 54 °C, tandis que les très grandes crues de la Seine se multiplieront.
 

Quelles conséquences financières ?

Si le sort des animaux et des habitants de la planète ne vous intéresse pas mais que pour vous seuls les aspects financiers comptent (vous êtes un peu bizarre mais bon pourquoi pas !), sachez qu'ils seront eux aussi dramatiques.
 
Une étude publiée dans Nature, estime qu’un réchauffement de +2 °C, coûterait plus de 20 000 milliards de dollars. En cause notamment, des destructions d’infrastructures liées à des ouragans ou typhons, des pertes de rendements agricoles liées à la sécheresse, à l’appauvrissement des sols ou à la prolifération d’insectes, des coûts d’assurances toujours plus élevés pour couvrir des risques toujours plus importants, de lourds travaux de protection des zones côtières pour éviter des inondations, et la perte d’insectes pollinisateurs essentiels aux cultures agricoles.
 

On est vraiment sûr de tout ça ?

Il est légitime de se demander qui sont les groupes de scientifiques qui prédisent de tels changements et quelles hypothèses de travail les amènent à de telles conclusions.
 
Un des groupes les plus reconnus dans ce domaine est le GIEC, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat, qui regroupe des chercheurs de 195 pays et qui dépend directement de l’ONU.
 
Selon le dernier rapport du GIEC, la température moyenne aurait déjà progressé de près de +1 °C par rapport à l’ère préindustrielle (1850), et malgré la volonté de rester sous les +1,5 °C (comme prévu par la COP21 de Paris), les engagements actuels des pays signataires nous conduisent droit vers un scénario à +3 °C. Ce scénario est dit « optimiste » étant donné qu’il ne prend pas en compte le retrait officiel des États-Unis en 2017, deuxième plus gros émetteur de dioxyde de carbone (CO2) au monde derrière la Chine.
 
Dans leur dernier rapport, les scientifiques du CNRS prévoient des scénarios plus pessimistes encore (considérant une rapide croissance de la consommation des énergies fossiles) avec un réchauffement de plus de +7 °C pour 2100.
 
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Andréa

Ecrit par

Andréa

Co-Founder et CEO de Green-Got