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Selon l'Ademe, la France émet chaque année environ 730 millions de tonnes de CO2. Ce qui correspond à une moyenne de 11 tonnes par habitant·e. C'est beaucoup trop. Pour respecter les objectifs fixés par la COP21 en 2015 et selon une étude du GIEC, le bilan carbone maximum par habitant ou habitante ne devrait pas dépasser les 3 tonnes par an si l'on veut avoir une chance de maintenir le réchauffement global sous les +1,5 °C, seuil au-delà duquel l'impact du réchauffement climatique sera dévastateur pour la planète.
À titre de comparaison, selon un rapport de Citepa, la moyenne des habitants de la planète est de 4,9 tonnes par an. Deux fois plus basse que l'empreinte carbone d'un Français moyen.
Il est à noter que de nombreuses sources comme l'INSEE affirment que les émissions moyennes des Français et Françaises seraient plus basses que cela.
Nous considérons dans cet article la méthodologie de calcul et d'estimation déterminée lors du protocole de Kyoto qui, elle, prend en compte en plus des émissions directes (c’est-à-dire celles effectuées sur le territoire national, par la consommation et la production intérieure), les émissions indirectes, liées aux importations. Cette méthodologie a l’avantage de ne pas pénaliser les grands pays exportateurs du monde.
Afin de pouvoir agir le plus efficacement possible et entamer notre transition écologique, il est important de réaliser des inventaires et de comprendre quelles activités humaines sont les plus consommatrices de combustibles et d’énergies fossiles.
Le transport
Avions, bateaux, camions et voitures sont à eux seuls responsables de 29% des émissions de dioxyde de carbone du pays. C’est le secteur d’activité qui pèse le plus dans les inventaires nationaux.
Sans surprise, le transport routier est le plus gros contributeur, notamment à cause des voitures individuelles et de leur dépendance aux énergies fossiles et dont l’utilisation ne baisse toujours pas.
C’est également le secteur qui est le plus responsable de la pollution et de la dégradation de la qualité de l’air.
De nombreuses alternatives comme l'augmentation des infrastructures de transports en commun, des pistes cyclables ou les moteurs électriques sont en cours de développement ou de commercialisation. Mais malgré tout, le meilleur moyen de limiter les émissions de ce secteur d’activité reste de baisser ses déplacements, de favoriser les transports en commun, et de consommer local autant que possible.
Le poids des véhicules est un indicateur à ne pas sous-estimer, les véhicules les plus légers consomment beaucoup moins d’énergie que les plus lourds. Et sur ce point malheureusement, le fort développement des SUVs ces dernières n'est pas une évolution positive de la situation.
Les bâtiments résidentiels et tertiaires
Ils sont responsables de 20% des GES français dont 2/3 pour le logement, le reste pour les bureaux et bâtiments publics.
L’électricité française est peu carbonée (grâce au nucléaire), c’est donc le chauffage des bâtiments qui est la principale source de consommation d’énergie, surtout qu’elle n’est pas toujours électrique, beaucoup de foyers se chauffent encore au gaz ou grâce à la combustion du fioul.
L'Europe et la France misent sur la rénovation thermique grâce aux pompes à chaleurs et à une meilleure isolation pour réduire l’impact du chauffage et augmenter l'efficacité énergétique des bâtiments.
L’utilisation de la climatisation est aussi problématique. En France elle tend à se généraliser surtout dans les régions les plus chaudes et en période de grande chaleur.
L’agriculture
L’agriculture et l’alimentation sont responsables de 19% des gaz à effet de serre. C’est le méthane (issu de la digestion des ruminants) et le dioxyde d’azote qui sont responsables de la majorité des gaz à effet de serre du secteur devant le CO2.
L’élevage des bovins à lui seul est responsable de la moitié de ces émissions. La production d’un kilogramme de bœuf serait responsable à elle seule de 27 kg de gaz à effet de serre.
La diminution de la consommation de viande est la meilleure façon de réduire l'empreinte carbone directe de la France. Le secteur agricole pourrait aussi participer à la compensation carbone grâce à une meilleure utilisation de ses sols, notamment grâce à l’agroforesterie.
L’industrie manufacturière
Elle est responsable de 18% des émissions de GES. Moins de la moitié sont des émissions directes car beaucoup des biens consommés en France proviennent de l’étranger. Ces importations sont néanmoins comptabilisées dans l'inventaire national. Même si cela peut sembler très surprenant, une des meilleures solutions pour faire baisser ce chiffre et donc l'impact carbone du pays serait en réalité de relocaliser la production industrielle en France puisque cela permettrait de diminuer les transports et de bénéficier d'une énergie moins carbonée. Même si cela nécessite de lourds investissements.
La transformation des matières premières et de l’énergie
Par exemple, le raffinage du pétrole ou la production de plastique. Ils sont encore très lucratifs et sont directement responsables de 11% de l'empreinte carbone de la France.
Les déchets
La collecte, le traitement, l’enfouissement, le recyclage ou la destruction des déchets sont responsables de 3% de nos émissions. En plus de son impact dévastateur sur la biodiversité, un kilogramme de plastique émettrait entre 2 et 3 kg de CO2 durant son cycle de vie.
Pour conclure
Pour réduire notre empreinte carbone et protéger la planète, il n'y a pas de solution miracle. Il faudra se fier à l'expertise de nos scientifiques et agir sur l'ensemble de ces secteurs de manière coordonnée pour assurer une transition énergétique et écologique efficace et juste dans l'intérêt de tous et toutes.
Il est temps d’agir. Le gouvernement français et le Ministère de la Transition Écologique ont fixé comme objectif d'atteindre la neutralité carbone à horizon 2050 via l'implémentation d'une nouvelle stratégie nationale bas-carbone.
Il convient tout de même de préciser que cela ne signifie en aucun cas que le pays cessera totalement d'émettre du CO2 à horizon 2050, mais que les émissions seront compensées, par exemple par l'augmentation de la taille de nos forêts.
L'essentiel
Quelle est l'empreinte carbone de la France et des Français·es ?
Selon l'Ademe, la France émet chaque année 730 millions de tonnes de CO2 soit 11 tonnes par habitant·e, ce qui la place en 20ème position au global et à la 18ème place par habitant·e.
Quels sont les secteurs qui émettent le plus de CO2 en France ?
Les transports (29%), le bâtiment (20%) et l'agriculture (19%) sont les trois secteurs qui contribuent le possible à l'inventaire national de CO2.
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