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Depuis plusieurs années, avec la prise de conscience des dangers du réchauffement climatique et de la destruction de la biodiversité, les épargnants sont de plus en plus nombreux à vouloir donner plus de sens à leurs investissements via la finance durable.
Paris et la France comptent désormais parmi les leaders mondiaux de la finance durable, comme l'avait souhaité Philippe Zaouati juste après le COP21 de Paris et dans son livre La finance verte commence à Paris. En parallèle, le label ISR (Investissement Socialement Responsable) s’est alors très largement imposé comme le label leader de la finance verte et de l’investissement ESG (Environnement, Social et Gouvernance) en France.
Cependant, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer le flou autour de ce label, la facilité avec laquelle il est obtenu, et donc le potentiel greenwashing autour de lui.
Pour un certain nombre de fonds, il est difficile de déterminer les raisons qui conduisent à leur labellisation ISR puisqu'un fonds peut l’obtenir à la condition de respecter un seul des trois critères ESG. Il est ainsi possible qu'un fonds obtienne ce label pour sa note en gouvernance s'il est composé d'entreprises qui entretiennent de bonnes relations avec leurs actionnaires et investisseurs. Ce n'est certes pas une mauvaise chose, mais rien n'indique que ces entreprises soient plus responsables sur le plan environnemental que d'autres, et leur contribution effective à la transition énergétique ainsi que leur transparence peuvent parfois être douteuses.
Les pouvoirs publics l'ont bien compris. La Commission européenne et l’AMF ont d’ailleurs récemment appelé à un durcissement des règles d’obtention, à une uniformisation des labels et à une précision de leurs impacts afin de ne pas duper les épargnants. Ces changements devraient être enfin effectifs grâce à la mise en place de la taxonomie Européenne (ou classification) qui a pour objectif l'uniformisation des critères ESG pour 2022. D'ailleurs des changements ont déjà pris effet. Désormais, toutes les obligations vertes ne peuvent plus être appelées Green bonds et le contrôle des fonds dit durables a déjà été renforcé.
En attendant ces changements, il existe une solution alternative pour tout épargnant souhaitant la garantie que son épargne soit investie en accord avec ses valeurs écologiques : c’est le fameux Greenfin (anciennement Teec). Créé en 2015 après la COP21 par le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire, il a pour vocation d’être le label de référence pour financer les activités durables.
Le Graal de la finance verte ?
Le label Greenfin a été pensé pour aller plus loin que le label ISR et ses controverses afin de réellement garantir un financement de la transition écologique, à tel point que certains le jugent trop contraignant et trop difficile à obtenir (ce n’est évidemment pas notre avis).
Premièrement, sont exclus du périmètre toute entreprise ou projet réalisant des activités d’exploration, de production ou d’exploitation de combustibles et énergies fossiles ainsi que toute entreprise réalisant plus d’⅓ de son chiffre d’affaires grâce à ces dernières. Contrairement à d'autres produits financiers, le label Greenfin ne s'arrête pas à ces politiques d'exclusions.
Pour être éligible, la part verte du fonds doit être au moins de 75%. En d'autres mots, il doit permettre le financement d’entreprise ou projet travaillant à la transition énergétique et écologique et à la lutte contre le réchauffement climatique dans les secteurs suivants :
- le bâtiment, l’industrie, les transports et les énergies propres ;
- la gestion des déchets et le contrôle de la pollution ;
- l’agriculture et les forêts ;
- l’adaptation au changement climatique.
Enfin, le fonds candidat au label doit pouvoir démontrer les impacts positifs de ses produits financiers et donc avoir mis en place un mécanisme de mesure et de reporting de la contribution réelle de ses investissements à la transition et de son impact sur le changement climatique, l’eau, les ressources naturelles ou la biodiversité et des pratiques transparentes.
Des audits par des organismes reconnus et surtout indépendants sont régulièrement effectués pour garantir la véracité de ces actions, ce qui diffère ainsi ce label de beaucoup d’autres…
Combien de fonds sont labellisés Greenfin ?
Contrairement au label ISR, détenu par près de 700 fonds, le label Greenfin est beaucoup plus difficile à obtenir, et seulement 85 d’entre eux étaient labellisés en août 2020, pour un total d’encours de près de 31 milliards d’euros. Ce nombre de fonds, limité, est le gage de sérieux de ce label qui n'est pas si facile à obtenir.
Les critères à respecter pour obtenir le label ont été définis par l’ensemble des parties prenantes : des experts de la finance jusqu’aux associations de consommateurs, et présidé par le Ministère de la Transition écologique et Solidaire.
Pour ce qui est de l’évaluation de ces critères dans les fonds d’investissements et donc de l’attribution du label à ces derniers, cela est fait par trois organismes tiers, complètement indépendants du ministère et qui réalisent chaque année des audits et délivrent ou retirent ce précieux sésame.
Le premier de ces organismes est EY, un des plus grands cabinets d’audit mondiaux, membre des “Big 4” et réputé pour être un des acteurs financiers les plus sérieux. Vient ensuite Novethic, expert en finance verte et média de référence en développement durable. Enfin Afnor certification, société spécialiste de la certification dans le domaine réglementaire, complète ce trio.
Le label est attribué pour un an et est réévalué chaque année.
Question Bonus : la finance verte est-elle plus risquée ?
Le niveau de risque de défaut et de rentabilité des investissements responsables ne diffèrent pas des autres types d’investissements.
En revanche, selon qu’ils soient composés de fonds obligataires verts (les fameux “Green Bonds”), de dette privée d'entreprise, d’actions ou d’un mix des deux, le niveau de risque (et donc la performance attendue) sera différent. Les premiers étant les moins risqués, donc potentiellement les moins rémunérateurs.
Par ailleurs, il faut prendre en compte les bénéfices non marchands de ce type d'investissement : en effet, investir dans des projets et entreprises compatibles avec une trajectoire de 1,5°C de réchauffement c'est limiter son exposition future aux risques, et obtenir de nombreux bénéfices environnementaux (meilleur santé des écosystèmes, meilleure résilience face aux événements climatiques, préservation de la biodiversité, etc) que l'on ne peut pas toujours mesurer financièrement.
Il est donc temps de mettre à bas l’idée que la finance durable est moins rentable que les autres. Bien au contraire, c’est la seule porteuse d’avenir car c'est la seule à prendre en compte les limites de la biosphère dont nous dépendons tous et toutes. Mais pour remplir ses objectifs, elle se doit d'être exigeante dans l'attribution des labels pour que ceux-ci aient un sens.
Alors, séduit•es par le label Greenfin ?
En tout cas chez Green-Got, on l’est et on pense qu’il s’agit d’une excellente façon de pouvoir financer la transition écologique. C’est pourquoi vous pourrez avec Green-Got investir votre épargne dans plusieurs de ces fonds pour avoir un réel impact sur notre environnement. Pas juste sur le papier.
L'essentiel à retenir
- A quoi sert le label Greenfin ? Il sert à garantir et identifier rapidement des fonds d'investissement qui financement réellement des entreprises qui contribuent à la transition écologique.
- Quelle est la politique d'exclusion de Greenfin ? Greenfin exclue du périmètre toute entreprise ou projet réalisant des activités d’exploration, de production ou d’exploitation de combustibles et d'énergies fossiles ainsi que toute entreprise réalisant plus d’⅓ de son chiffre d’affaires grâce à ces dernières.
- Qui attribue le label Greenfin ? Les organismes certificateurs qui auditent les fonds d'investissement et attribuent le label Greenfin sont EY, Novethic et Afnor Certification.
- Combien de fonds sont labellisés Greenfin ? 62 fonds sont labellisés Greenfin en août 2021. Ils sont bien moins nombreux que ceux labellisés ISR car le label Greenfin est bien plus contraignant.
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