Sommaire
- Un peu de vocabulaire
- Les fonds
- Les labels
- Label ISR, quels critères ?
- La prise en compte des critères ESG
- Les critères environnementaux
- Les critères sociaux
- Les critères de gouvernance
- Comment est-il attribué ?
- Ok, mais pourquoi est-il autant critiqué ?
- Trois piliers pas toujours alignés
- Un manque d’homogénéité
- L'essentiel
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Le label ISR (Investissement Socialement Responsable) est le roi de la finance responsable en France. La preuve ? Il y a déjà plus de 637 fonds labellisés, ce qui représente plus de 500 milliards d’euros d’encours. Et ce n’est pas fini puisque ces chiffres continuent d’augmenter année après année.
Créé en 2016, juste après la COP21 de Paris, avec le soutien de Bercy, il a succédé au label Novethic, avec de nouvelles exigences, dans le but d’harmoniser les systèmes de notation de durabilité des investissements et permettre aux Français et Françaises d’y voir plus clair pour leur épargne.
Et oui, car avant lui, tous les gestionnaires pouvaient dire que leurs investissements étaient 100% durables car les contrôles étaient inexistants. Bien souvent cela suffisait pour tromper le grand public. Mais depuis quelques années, plusieurs voix s’élèvent pour le critiquer. Selon ces dernières, il est trop permissif, trop simple à obtenir et ne serait donc en rien un gage d’une finance éthique et de développement durable.
Voyons ce qu’il en est vraiment.
Un peu de vocabulaire
Avant d’aller plus loin, il y a deux notions importantes à maîtriser pour comprendre la suite de cet article : les fonds et les labels.
Les fonds
Pour faire simple, un fonds, c’est un grand pot dans lequel plusieurs investisseurs (des particuliers ou des entreprises) placent leur argent.
Ce pot est confié à un gestionnaire de fonds dans le but de l’investir dans des actions (quand on achète directement des parts d’une entreprise), des obligations (quand on prête de l’argent à une entreprise contre des intérêts), ou des matières premières. Le but est de rapporter le plus d’argent possible aux investisseurs.
La valeur du fonds fluctue en fonction de la valeur des entreprises qui le composent ou bien des intérêts qui sont perçus.
Ces fonds pour les investisseurs sont accessibles depuis plusieurs enveloppes fiscales comme l’assurance-vie. L’avantage avec ce système, c’est qu’il permet de diversifier les risques, on ne prête pas toutes ses noisettes à une seule entreprise, on se protège ainsi d’un risque de faillite.
Les labels
Sauf si l’on parle de musique, il est donné à un produit ou un service par un organisme de certification indépendant. Il a pour but de s’assurer que l’entreprise certifiée fait bien ce qu’elle dit.
Il en existe dans tous les domaines. Il y en a d’ailleurs beaucoup dans l’alimentation, pour assurer, par exemple, la qualité des produits au consommateur ou consommatrice (notamment ceux issus de l’agriculture biologique).
Dans notre cas, le label ISR sert à certifier que les fonds respectent bien leurs engagements en matière de soutenabilité et de durabilité.
Label ISR, quels critères ?
La prise en compte des critères ESG
En règle générale, une société de gestion prend en compte des critères financiers pour décider de ses investissements. Elle investira dans des entreprises qui pourront lui rapporter le plus d’argent à court, moyen ou long terme.
La grande différence ici, c’est la prise en compte des critères extra-financiers dans les décisions d’investissement. Être rentable oui, mais en respectant tout de même la planète et ses habitant·es.
Dans notre cas, on parle des critères ESG (pour Environnement, Social et Gouvernance).
Les critères environnementaux
Il prend en compte principalement l'empreinte carbone, la prévention contre les risques environnementaux, la consommation d’énergie ou le recyclage.
C’est notre préféré chez Green-Got.
Les critères sociaux
Celui-là tient compte de l’impact social de l’entreprise sur la qualité de vie des citoyens et citoyennes et ses engagements pour une société plus juste.
Il prend aussi en compte la qualité du travail au sein de l’entreprise avec notamment la formation et le bien-être des salarié·es, l’emploi de personnes à mobilité réduite ou la qualité du dialogue social.
Les critères de gouvernance
Il s’agit probablement du plus flou des trois. Transparence de la rémunération des dirigeants, lutte contre la corruption, relation avec les actionnaires ou féminisation du conseil d’administration sont pris en compte. C’est un peu le pilier fourre-tout de l’ESG.
Comment est-il attribué ?
Afnor Certification, Deloitte et EY France jouent ici le rôle de certificateurs indépendants.
Lors de l’audit de certification, ces organismes s’assurent que les gestionnaires définissent et mettent en place une méthodologie de notation des entreprises sur les aspects ESG. Cette notation doit rentrer en compte dans le cadre de la sélection des éléments du portefeuille.
Ils veillent aussi à ce que la transparence soit au rendez-vous : les gérants doivent être en mesure d’expliquer leurs choix d’investissement à tout moment et de communiquer ces informations, même au grand public.
Enfin, pour être labellisé, il est nécessaire de mettre en place l’évaluation des impacts positifs sur la société ou l’environnement des entreprises financées.
Si ces trois grands enjeux sont respectés, le fonds se voit alors officiellement attribué le label par le Ministère de l’Économie et des Finances.
Ok, mais pourquoi est-il autant critiqué ?
Il est certifié par des organismes indépendants, il respecte les critères ESG et en plus il est rentable et les investissements ISR semblent surperformer les non-ISR. Alors où est le problème ? Un décalage entre les attentes qu'ils suscitent et sa réelle mission.
Trois piliers pas toujours alignés
Environnement, Social ou Gouvernance, les trois en même temps ?
Pas tout à fait. En se concentrant totalement sur l’un des trois piliers, il est possible d’omettre (presque) totalement les deux autres. Ainsi de nombreux investissements sont labellisés pour l’excellente note en gouvernance des entreprises qui le composent alors que leur note environnementale est médiocre, voire mauvaise.
On peut alors voir certaines entreprises comme Total se retrouver parmi les meilleures élèves pour leur très bonne gestion de la relation avec leurs actionnaires.
C’est bien, mais pas sûr que ça soit vraiment ce qui compte pour la planète…
Un manque d’homogénéité
Contrairement à Greenfin, qui est plus exigeant et donne un cadre précis sur les entreprises éligibles (exclusion sectorielle, thèmes, impact…), ISR ne met pas en place de référentiel précis ni de recommandation sur ce qu’est un investissement responsable. Aucun secteur n'en est véritablement exclu.
Les gérants sont libres d’appliquer une méthodologie qui leur est propre (même si elle doit au préalable être validée par un organisme de certification).
Et comme bien souvent dans ces cas, il y a d’excellents élèves mais d’autres sont beaucoup moins bons, voire mauvais.
On se retrouve donc avec un label sans homogénéité et qui perd une grande partie de son intérêt.
La conclusion logique de tout ça, c’est qu'il est souvent accusé de greenwashing.
Notre analyse ? : ce label est souvent pris pour ce qu’il n’est pas et on le confond souvent avec un investissement à impact. Ce n'est pas le cas. Mais tous les fonds ayant ce label ne sont pas mauvais.
Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le dernier rapport de l’AMF sur ce sujet demande une totale refonte de la labellisation, portant sur une clarification de son rôle.
Et cette fois-ci, les recommandations de l'Union européenne devrait être retenue, notamment avec l'arrivée de la réglementation Disclosure (Sustainable Finance Disclosure Reglementation).
En attendant, chez Green-Got on vous aide à y voir plus clair en la matière en vous proposant des investissements thématiques, avec comme critère de sélection l’impact sur l’environnement et pas simplement l’obtention d’un diplôme. ;)
L'essentiel
Quels sont les objectifs du label ISR ?
Il a pour objectif de récompenser les fonds pour leurs bonnes pratiques en matière de respect des normes ESG (Environnement, Social et Gouvernance) en plus des critères financiers.
Qui donne le label ISR ?
Le label est attribué par le Ministère de l’Économie et des Finances après qu'Afnor Certification, Deloitte oui EY France aient certifié le respect des bonnes pratiques de la part des sociétés de gestion.
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