Sommaire
- Les enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux de l’agriculture française
- Le besoin de renouvellement des générations agricoles
- L’agriculture, source de gaz à effet de serre
- La dépendance alimentaire de la France
- Impact de l’investissement sur l’environnement et l’agriculture
- Quel mode de production agricole ?
- Comment favoriser ces pratiques plus vertueuses ?
- L’épargne citoyenne, le relais des banques ?
- Les différents actifs sur lesquels l’investissement est possible et bénéfique
- Les sociétés d’exploitation et le financement participatif
- Foncières solidaires agricoles
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Les enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux de l’agriculture française
Le besoin de renouvellement des générations agricoles
Commençons par un chiffre : environ 50% des agriculteurs prendront leur retraite dans les dix prochaines années. Si rien n’est fait, une ferme sur quatre risque de ne pas trouver de repreneur et beaucoup iront à l’agrandissement. Et qui dit agrandissement, dit souvent pratiques plus intensives et moins vertueuses pour l’environnement. C’est cet agrandissement des fermes qui a historiquement accéléré l’hyperspécialisation des fermes et donc la monoculture, l’usage des pesticides pour contrer les maladies et ravageurs qui s’attaquent plus facilement à des grandes surfaces en monocultures, la destruction des haies et donc du bocage…
L’agriculture, source de gaz à effet de serre
Par ailleurs, l’agriculture est aujourd’hui la source d’un quart des émissions de gaz à effet de serre et a un impact direct sur la biodiversité et l’usage de l’eau. Le secteur de l’alimentation est deuxième sur le podium des secteurs émettant le plus de gaz à effet de serre. Et environ 65% de ces émissions proviennent de l’étape de production agricole dont en grande partie l’élevage qui est lié à un peu moins de 20% des émissions de GES françaises.
La dépendance alimentaire de la France
Enfin, la crise climatique, la crise énergétique et les conflits actuels affectent la situation actuelle et augmentent le besoin de résilience et d’indépendance alimentaire. La France est, en effet, très dépendante de l’étranger : plus de la moitié des fruits et légumes sont importés, et on importe également une très grande majorité des engrais azotés de l’étranger.
Il y a donc une nécessité croissante et cruciale de soutenir l’installation de nouveaux agriculteurs ayant une démarche respectueuse de l’environnement et du vivant et recréant (ou créant) des filières aujourd’hui disparues et en accélérant la transition agroécologique afin de réduire nos importations et nos besoins en intrants chimiques.
Mais alors, comment aider les nouveaux agriculteurs à s’installer et plus largement comment accompagner l’agriculture française vers des pratiques plus vertueuses ?
Impact de l’investissement sur l’environnement et l’agriculture
Quel mode de production agricole ?
Les modes de production intensifs ont entraîné la situation que l’on connaît aujourd’hui : la dégradation de la qualité des sols, la pollution des nappes phréatiques, la perte de biodiversité, la dégradation de l’image de l’agriculture, etc.
Des méthodes plus vertueuses permettent de limiter ces impacts voire même parfois de créer des externalités positives (stockage de carbone, biodiversité…). On parle ainsi beaucoup d’agriculture biologique, d’agriculture de conservation des sols, de permaculture qui sont des aspects/exemples d’un concept plus large qu’est l’agroécologie.
L’agroécologie est en effet une façon de concevoir des systèmes de production en réfléchissant de manière écosystémique, et tente de diminuer les pressions sur l’environnement et de préserver les ressources naturelles. L’objectif est d’utiliser au maximum, de favoriser et d’optimiser des processus naturels.
Produire de manière plus agroécologique demande beaucoup de réflexion, de technicité, d’expérience, mais également des outils et donc des investissements. Nous allons nous focaliser sur ces investissements.
Comment favoriser ces pratiques plus vertueuses ?
Développer un projet agroécologique ou améliorer l’impact de sa production demande des investissements :
- l’investissement dans la formation
- l’investissement dans des outils de production adaptés (par exemple pour faire de l’agriculture de conservation des sols, de nombreux outils spécifiques sont nécessaires)
- l’investissement dans des auxiliaires de culture qui ne produisent pas tout de suite (agroforesterie par exemple)
- l’investissement dans la ferme et les terres (car ⅔ des personnes qui s’installent aujourd’hui le font hors cadre familial et ne récupèrent donc pas les terres de leur famille).
Si l’on veut favoriser des pratiques plus vertueuses dans l’agriculture, il faut donc investir dans chacun de ces sujets. Choisir d’investir dans l’agriculture, c’est décider d’avoir un impact sur ce secteur et plus largement sur l’environnement. Et cet impact peut être plus ou moins vertueux selon le type d’agriculture financée.
L’épargne citoyenne, le relais des banques ?
Les banques, les aides de la PAC aident certains investissements, mais souvent, elles ne soutiennent pas assez les pratiques plus agroécologiques. D’où l’intérêt de l’investissement citoyen qui, grâce au fléchage de son épargne peut avoir un impact massif sur le changement de pratiques agricoles.
L’épargne citoyenne peut être une solution à certains besoins d’investissement agricole en prenant le relais des financements bancaires et permettant ainsi à des projets de voir le jour. Les préventes ou le crowdfunding permettent de lancer efficacement une petite activité comme la transformation à la ferme, l’achat de nouveaux outils ou un nouveau produit. L’achat de cheptel ou d’arbres pour lancer de l’agroforesterie peut aussi être assuré par le parrainage en échange d’une partie de la production (colis de viande, fromage, etc.). Enfin, le financement du foncier agricole est également un bon moyen pour faciliter l’installation de projets plus agroécologiques.
Les différents actifs sur lesquels l’investissement est possible et bénéfique
Les sociétés d’exploitation et le financement participatif
La solution participative la plus connue et répandue pour financer l’agriculture reste le financement participatif (ou crowdfunding) qui permet bien souvent de financer du matériel (bâtiment, panneaux solaires, équipement agricole, etc.) ou un nouveau produit. Le choix des projets est assez large : apiculteurs, éleveurs, maraîchers, agritourisme, etc.
Et il existe de nombreuses plateformes sur lesquelles participer comme dans l’agriculture Miimosa ou Bluebees qui vous permettent d’aider des agriculteurs de cette manière.
Il existe souvent deux manières de participer :
- Le prêt : c’est un investissement relativement risqué (mais souvent plutôt bien rémunéré) puisque le prêt est fait à une société d’exploitation qui peut faire face à des difficultés financières.
- Le don avec ou sans contrepartie : cette deuxième possibilité est plutôt philanthropique, car même dans le cas d’une contrepartie, celle-ci reste bien souvent symbolique. Il est à noter que 66% du don est déductible des impôts avec une limite de 20% du revenu imposable.
Dans les deux cas, le ticket d’entrée est généralement assez faible avec un investissement minimum s’établissant aux alentours de 50€ sans frais. Le don avec ou sans contrepartie est une autre possibilité de financer des projets agricoles. Il est possible sur les mêmes plateformes.
Foncières solidaires agricoles
Aujourd’hui, le prix du foncier est un des principaux freins à l’installation agricole. La surface moyenne d’une exploitation agricole en France est de 70 ha (selon le dernier recensement de 2020) et le prix moyen d’un hectare en France est de 6 000 €. Sans héritage, acheter se révèle alors onéreux et risqué quand ce n’est pas impossible !
Le financement du foncier est donc un bon moyen d’aider l’installation de projets d’autant plus que plus des ⅔ des installations se font hors cadre familial.
Financer l’acquisition de foncier en encourageant une agriculture responsable demande de maîtriser son investissement en vérifiant le contexte d’exploitation des terres. Est-ce que l’agriculture biologique y est privilégiée ? L'agriculture de conservation des sols ? Ou est-ce un projet en agriculture conventionnelle ?
Des foncières solidaires comme celle de Fermes En Vie ou Terre de Liens proposent un cahier des charges agroécologique avancé et exigeant pouvant même dépasser le cahier des charges de l’agriculture biologique. En investissant dans des foncières comme celles-ci, 25% du montant engagé est déductible des impôts et vous bénéficierez en plus de la revalorisation des parts de la foncière. C’est un investissement engagé et porteur de sens, basé sur un actif tangible et historiquement peu volatile donc relativement peu risqué.
L’investissement dans la terre, autrefois réservé aux personnes fortunées ou proches du milieu agricole, est désormais possible pour le grand public grâce à des foncières comme Fermes En Vie ou Terre de Liens qui permettent un investissement à partir de quelques centaines d’euros.
Bref, il existe de nombreux moyens d’investir dans l’agriculture tout en favorisant le changement des pratiques, et cette épargne citoyenne est un vrai outil bénéfique à ces agriculteurs qui souhaitent aller dans ce sens.
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