10 choses à savoir sur l’assurance-vie

Vous pensez bien connaître l’assurance-vie ? Pourtant, certains aspects de ce placement restent méconnus, même des épargnants avertis. Diversification des contrats, optimisation fiscale, transmission du capital… Voici 10 éléments essentiels à maîtriser pour affiner votre stratégie et tirer pleinement parti de votre épargne.

10 choses à savoir sur l’assurance-vie
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L’assurance-vie n’a (presque) plus de secrets pour vous ? Voici 10 informations essentielles pour approfondir vos connaissances et maîtriser ce placement incontournable. De quoi briller lors de votre prochain dîner entre amis !

1) Peut-on détenir plusieurs contrats ?

Oui, et c’est souvent une stratégie intéressante.
Contrairement à certains produits d'épargne règlementés, comme le livret A ou le PEL, il n’existe aucune limite au nombre de contrats d’assurance-vie que vous pouvez ouvrir. Vous pouvez donc en détenir plusieurs, que ce soit auprès d’un seul assureur ou de différents compagnies.
Pourquoi est-ce intéressant ?
  • Diversifier vos investissements : répartir vos placements vous permet de limiter les risques de pertes.
  • Adapter chaque contrat à un objectif précis : vous pouvez, par exemple, ouvrir un contrat dédié à l’achat de votre résidence principale et un autre pour financer les études de vos enfants.
  • Optimiser la transmission de votre patrimoine : multiplier les contrats vous permet de personnaliser les clauses bénéficiaires. Vous pouvez ainsi attribuer un contrat à votre conjoint, sans fiscalité, et un autre à vos enfants en bénéficiant des abattements fiscaux. Et bonne nouvelle : ces choix restent modifiables à tout moment.
Vous l’avez compris, avoir plusieurs contrats d’assurance-vie, c’est non seulement possible, mais c’est aussi un choix stratégique pour bien structurer vos projets financiers.

2) À quoi sert l’arbitrage dans un contrat ?

L’arbitrage en assurance-vie, qu’est-ce que c’est exactement ? Il s’agit simplement de transférer une partie ou la totalité de votre capital d’un fonds à un autre pour ajuster votre stratégie d’investissement.
💡
Petit rappel : qu’est-ce qu’un fonds ?
Également appelé “fonds d’investissement”, c’est un moyen d'investissement qui permet d’investir dans un ensemble d'actifs. Les fonds peuvent être utilisés pour investir dans une variété d'actifs, notamment des actions, des obligations, des devises, des matières premières et des biens immobiliers.
Concrètement, lors vous investissez via une assurance-vie par exemple, vous placez votre argent dans un fonds, qui lui-même investit dans différentes entreprises.
 
Qui s’occupe de l’arbitrage ? Quand et comment le réaliser ?
Lors de la souscription de votre contrat d’assurance-vie, vous devez choisir un mode d’arbitrage parmi plusieurs options. Voici les 3 les plus connues :
  • L’arbitrage libre : vous gérez vous-même vos transferts entre fonds. Cette option offre une liberté totale mais demande une bonne maîtrise des marchés financiers. Mieux vaut donc être à l’aise avec l’investissement avant d’opter pour cette gestion.
  • L’arbitrage automatique : vous configurez à l'avance les paramètres de vos arbitrages d'assurance-vie. Ce type d’arbitrage vous fait gagner du temps, mais il est important de bien le paramétrer, car la moindre erreur sera répercutée sur vos arbitrages.
  • L’arbitrage sous mandat : vous confiez la gestion de votre assurance-vie à un professionnel (assureur ou courtier), qui s’occupe d’optimiser vos placements selon votre profil. Ce type d’arbitrage vous permet de réduire la charge mentale de l’investissement, de gagner du temps, et d’optimiser votre investissement en bénéficiant d’arbitrages de professionnels financiers.
💡
Les frais d’arbitrage varient selon l’assureur et le type d’arbitrage choisi. Ils peuvent être fixes ou calculés en pourcentage des montants transférés. Avant de prendre votre décision, renseignez-vous sur ces coûts, car ils peuvent impacter la performance de votre investissement.
Chaque type d’arbitrage a ses avantages et ses contraintes. L’essentiel est de choisir celui qui correspond à votre niveau d’expertise et à vos objectifs d’investissement.
Arbitrage libre
Arbitrage automatique
Arbitrage sous mandat
Risque
++
++
+
Gain de temps
+
+++
+++
Connaissances en finance à avoir
+++
+
+
Efficacité
Dépend des connaissances
++
+++
Choix des placements
Libre, au choix du client
Décidé automatiquement par l’outil
Décidé par l’assureur/le courtier

3) Flat-tax ou barème progressif : quelle option fiscale choisir ?

Vous connaissez sans doute la flat-tax, de son vrai nom le PFU (Prélèvement Forfaitaire Unique). Il s’agit d’un impôt de 30% appliqué sur les revenus de capitaux mobiliers, comme les dividendes ou les intérêts. Mais savez-vous qu’il existe une autre option ?
Mais saviez-vous qu’il est possible d’opter pour une autre fiscalité ? Vous pouvez en effet choisir le barème progressif de l’impôt sur le revenu, qui peut être plus avantageux selon votre situation.

Quand choisir le barème progressif de l’Impôt sur le Revenu ?

Tout dépend de votre Taux Marginal d’Imposition (TMI), qui correspond à la tranche d’impôt dans laquelle vous vous situez :
  • Si votre TMI est de 0 % ou 11 %, le barème progressif est généralement plus intéressant, car son taux est inférieur à celui de la flat-tax (12,8 % d’impôt sur le revenu).
  • Si votre TMI est de 30 %, 41 % ou 45 %, mieux vaut rester sur la flat-tax, qui permet d’éviter une imposition plus élevée.
💡
Où trouver son TMI ?
Votre taux marginal d’imposition est indiqué sur la dernière page de votre avis d’imposition. Il est important de le vérifier avant de faire votre choix.
Par exemple, on peut voir ici que le taux marginal d’imposition est de 30%.
Par exemple, on peut voir ici que le taux marginal d’imposition est de 30%.
 

Comment choisir entre flat-tax et barème progressif ?

Par défaut, c’est la flat-tax (PFU) qui s’applique. Lors du rachat de votre contrat d’assurance-vie, 30 % sont directement prélevés (soit 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux). Le montant que vous recevez sur votre compte bancaire est donc net d’impôt.
Si vous souhaitez opter pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu, il suffit de le signaler au moment du rachat. Dans ce cas :
  • Seuls les prélèvements sociaux (17,2 %) sont prélevés immédiatement.
  • L’assureur vous remet une attestation que vous devrez joindre à votre déclaration de revenus l’année suivante.
  • Vous devrez également cocher la case 2OP et renseigner les informations sur votre plus-value, disponibles dans l’Imprimé Fiscal Unique fourni par l’assureur.
💡 Conseil : Prenez le temps de vérifier quelle option d’imposition (flat-tax ou barème progressif) est la plus avantageuse en fonction de votre Taux Marginal d’Imposition (TMI) et de vos objectifs financiers.

4) Désigner les sommes versées comme fonds propres

En France, le régime matrimonial (lorsque deux personnes se marient) le plus courant est celui de la communauté réduite aux acquêts. Ce régime signifie que les biens acquis par les époux pendant le mariage sont considérés comme des biens communs, sauf s'ils proviennent d'une donation ou d'une succession.
Dans le cadre d'une assurance-vie, les primes versées par les époux sont également considérées comme des biens communs. Cela signifie qu’en cas de divorce, le contrat d’assurance-vie entre donc dans le partage du patrimoine et sa valeur est répartie entre les deux époux.
Si l’un des époux investit dans une assurance-vie avec de l’argent issu d’une succession, il peut s’assurer que ces sommes restent un bien propre, c’est-à-dire qu’elles ne seront pas partagées en cas de séparation. Pour cela, il faut inclure une clause de remploi dans le contrat, précisant que les fonds proviennent d’un héritage. Il est conseillé de faire appel à un notaire pour rédiger cette clause correctement.
💡
La rédaction de cette clause doit être bien formulée pour éviter toute contestation. Il est donc recommandé de faire appel à un notaire afin de sécuriser juridiquement cette démarche.
Avec cette clause, les sommes investies restent la propriété exclusive de l’héritier, même en cas de divorce.

5) Pourquoi la date d’ouverture impacte-t-elle la fiscalité ?

S’il y a une date clé à retenir pour l’assurance-vie, c’est celle des 8 ans. Pourquoi ? Parce qu’au-delà de ce seuil, la fiscalité devient beaucoup plus avantageuse :
  • Un impôt sur le revenu réduit, passant de 12,8% à 7,5%.
  • Des abattements sur la plus-value : 4 600 € par an pour une personne seule, et 9 200 € pour un couple marié ou pacsé avec une imposition commune.

Avant ou après 8 ans : quelle différence ?

La différence va varier selon le montant de la plus-value et le statut de la personne.
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Exemple
Pour une plus-value de 10 000 € pour une personne seule.  Rachat total avant 8 ans : 10 000 x 17,2 % = 1 720 € de prélèvements sociaux 10 000 x 12,8 % = 1 280 € d’impôt sur le revenu soit 7 000 € net d’impôt (10 000 - 1 720 - 1 280 = 7 000) Rachat total après 8 ans : 10 000 x 17,2 % = 1 720 € de prélèvements sociaux (10 000 - 4 600* x 7,5 % = 405 € d’impôt sur le revenu soit 7 875 € net d’impôt (10 000 - 1 720 - 405 = 7 875) Pour le même montant de plus-value, à savoir 10 000 €, un contrat de plus de 8 ans permet un gain d’impôt de 875€. *Il s’agit de l’abattement pour une personne seule. Pour un couple marié ou pacsé, l’abattement est doublé, passant de 4 600 € à 9 200 €, ce qui réduit encore plus l’impôt à payer.

À partir de quand commence la durée de détention ?

C’est l’une des questions les plus posées. On parle de 8 ans à partir de quelle date ? L’ouverture du contrat ? Le premier versement ? À chaque versement ?
La réponse est simple : les 8 ans commencent à partir de la date d’ouverture du contrat. Tous les versements, même ceux effectués après cette date, bénéficieront de la fiscalité avantageuse une fois les 8 ans écoulés.
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Exemple
Si vous ouvrez un contrat d'assurance-vie le 1er janvier 2025, la fiscalité avantageuse des 8 ans s’appliquera à partir du 1er janvier 2033.
  • Un rachat effectué le 30 décembre 2032 sera encore soumis à la fiscalité avant 8 ans.f
  • Un rachat effectué le 2 janvier 2033 bénéficiera immédiatement des avantages fiscaux.
Ce qui compte, c’est l’ancienneté du contrat, et non la date des versements.

6) Peut-on investir en Private Equity avec son contrat ?

Le Private Equity, ou capital-investissement, consiste à investir dans des entreprises non cotées en bourse. Ce type d’investissement permet de financer des sociétés en pleine expansion, en phase de transmission ou en forte croissance.
Pourquoi en parler ici ? Parce qu’il est possible d’investir en Private Equity via une assurance-vie, offrant ainsi un accès privilégié à ces opportunités d’investissement.
Il existe plusieurs formes de capital-investissement, adaptées aux objectifs des investisseurs et au stade de développement des entreprises concernées :
  • Le capital-risque : destiné aux start-ups et entreprises innovantes avec un fort potentiel de croissance. Ce type d’investissement est risqué, car ces sociétés sont encore jeunes et leur succès n’est pas garanti. En contrepartie, si l’entreprise se développe fortement, les gains peuvent être très élevés.
  • Le capital développement : ciblé sur des entreprises déjà bien établies, mais cherchant des fonds pour accélérer leur croissance. Ce type d’investissement vise des entreprises ayant un modèle économique solide et un potentiel de croissance durable.
  • Le capital transmission : concerne les entreprises dont le propriétaire souhaite céder tout ou partie du capital (par exemple lors d’un départ à la retraite ou d’un changement d’actionnariat). L’investisseur apporte alors des fonds et souvent une expertise pour faciliter cette transition et assurer la pérennité de l’entreprise.
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Le Private Equity est un investissement à long terme, avec un capital généralement bloqué pendant plusieurs années. Il s’adresse avant tout aux investisseurs avertis, capables d’accepter une part de risque en échange de perspectives de rendement attractives.

7) Intérêts composés : pourquoi sont-ils si intéressants ?

Les intérêts sont les revenus générés par un placement financier. On distingue deux types d’intérêts :
  • Les intérêts simples : ils sont calculés uniquement sur le capital initial, et non sur les intérêts déjà versés.
  • Les intérêts composés : ici, les intérêts générés s’ajoutent au capital initial et produisent à leur tour de nouveaux intérêts. Autrement dit, vous gagnez des intérêts sur vos intérêts, ce qui accélère la croissance de votre capital au fil du temps.
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Exemple
Ce graphique montre la différence entre intérêts composés et intérêts simples avec un rendement de 7,5 % et un capital initial de 150 000 €, sur 30 ans :
 
Voici pourquoi les intérêts composés, c’est (vraiment) intéressant.
Voici pourquoi les intérêts composés, c’est (vraiment) intéressant.
 
Envie de tester par vous-même la puissance des intérêts composés ? Notre simulateur est ici.
 

8) Que se passe-t-il en cas de faillite de l’assureur ?

L’assurance-vie bénéficie d’une protection en cas de faillite de l’assureur, assurée par le Fonds de Garantie des Assurances de Personnes, un organisme public français.
Le FGAP protège les souscripteurs jusqu’à 70 000 € par assureur et par assuré. Cela signifie que si votre compagnie d’assurance fait faillite, vous pourrez récupérer jusqu’à 70 000 € sur l’ensemble de vos contrats détenus chez cet assureur.
ℹ️
Exemple n°1 Si vous détenez deux contrats d’assurance-vie de 50 000 € chacun auprès du même assureur, vous ne pourrez récupérer que 70 000 €, car la garantie s’applique par assureur et non par contrat. Sur les 100 000 € investis, 30 000 € ne seront pas couverts en cas de faillite. Exemple n°2 Si vous détenez deux contrats d’assurance-vie de 50 000 € chacun, mais auprès de deux assureurs différents, vous pourrez récupérer l’intégralité de vos 100 000 € en cas de faillite. En effet, la garantie s’appliquant par assureur et par assuré, vous bénéficierez de 70 000 € de protection chez chaque assureur, couvrant ainsi la totalité de votre investissement.

9) Contrat mono-support vs multi-support : Quelles différences ?

On distingue deux grands types de contrats d'assurance-vie :
  • Le contrat mono-support : il repose sur un seul type de placement, soit un fonds en euros, soit des unités de compte. Dans la plupart des cas, il s’agit d’un fonds en euros, privilégié pour sa sécurité, car il offre une garantie sur le capital.
  • Le contrat multi-support : il permet de répartir l’investissement entre fonds en euros et unités de compte. La répartition dépend du profil d’investisseur :
    • Un profil prudent privilégiera les fonds en euros (environ 80 % de l’investissement).
    • Un profil plus dynamique acceptera une part plus importante d’unités de compte, exposant ainsi son capital à davantage de risques, mais aussi à un potentiel de rendement plus élevé.
Ces deux types de contrats présentent des avantages et des inconvénients selon la gestion souhaitée, le niveau de risque accepté et l’horizon d’investissement. Pour choisir le contrat le plus adapté à votre situation, il est recommandé de se faire accompagner par un conseiller.

10) L’argent est-il bloqué pendant plusieurs années ?

Non, et pourtant cette idée reçue est très répandue !
Certains contrats, notamment les anciens contrats ou ceux investis exclusivement en fonds en euros (placements sécurisés reposant sur des obligations d’État), peuvent imposer une durée de détention de 8, 10 ou même 12 ans. Il en va de même pour les investissements en Private Equity, où le capital est souvent immobilisé sur plusieurs années.
En revanche, tous les contrats ne sont pas concernés par cette contrainte. Par exemple, un contrat investi en unités de compte n’impose généralement aucun blocage : vous pouvez récupérer tout ou partie de votre capital à tout moment, avec un délai de disponibilité de quelques jours ouvrés.
Avant de souscrire, il est donc essentiel de bien vérifier les conditions de rachat de votre contrat pour éviter toute mauvaise surprise.
💡
Pour rappel, un contrat en unités de compte vous permet d’investir dans différents supports financiers : actions, obligations, fonds immobiliers, etc. Contrairement aux fonds en euros, sa valeur fluctue en fonction des marchés, ce qui peut offrir un potentiel de rendement plus élevé, mais aussi un risque plus important.
Théo

Ecrit par

Théo

Gestionnaire de Patrimoine chez Green-Got